L’ONU rejette la demande russe d’une enquête internationale sur les sabotages des gazoducs Nord Stream

Le Conseil de sécurité de l’ONU a rejeté hier lundi une résolution russe réclamant la création d’une commission d’enquête internationale indépendante sur les sabotages des gazoducs sous-marins Nord Stream 1 et 2, en septembre dernier. 

Le texte cosponsorisé par la Chine et par des pays non membres du Conseil, à savoir le Bélarus, la Corée du Nord, l’Erythrée, le Nicaragua, le Venezuela et la Syrie, a recueilli trois voix, celles de la Russie, de la Chine et du Brésil, les 12 autres membres du Conseil se sont abstenues. Il aurait fallu neuf votes favorables, sans veto d’un membre permanent pour adopter le projet de résolution de la Russie. 

La résolution demandait au secrétaire général de l’ONU de créer cette commission pour « conduire une enquête internationale exhaustive, transparente et impartiale concernant tous les aspects du sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2, y compris l’identification des auteurs, des commanditaires, des organisateurs et des complices ». 

La Russie a justifié cette demande parce qu’elle estime avoir été écartée des enquêtes lancées par la Suède, l’Allemagne et le Danemark, pays frontaliers du sabotage qui ont rejeté cette accusation, ce qui suffit selon son ambassadeur à l’ONU Vassili Nebenzia, ses doutes quant à l’objectivité et à la transparence des enquêtes nationales. 

Mais de nombreux membres du Conseil ont rejeté l’idée d’une commission internationale, assurant de leur confiance les trois pays menant les enquêtes, et dénonçant une tentative de la Russie de détourner l’attention de l’invasion de l’Ukraine. 

Près de six mois après les explosions qui ont touché les gazoducs Nord Stream 1 et 2, la responsabilité de l’attaque sous-marine reste encore mystérieuse.