L’Irak remet en place l’ancienne loi électorale favorisant les grands partis

Le Parlement irakien s’est prononcé lundi en faveur du retour au système électoral d’avant le mouvement de contestation contre le pouvoir de 2019, s’attirant la colère des formations politiques indépendantes d’opposition pour lesquelles ce n’est qu’une manœuvre visant à les faire disparaître.

La plénière, ayant eu lieu la nuit, a vu l’expulsion d’élus indépendants qui exprimaient bruyamment leur opposition, d’après des vidéos tournées par les députés eux-mêmes. L’Assemblée s’est contentée de déclarer dans un communiqué, que la loi «a été adoptée», sans donner de détails sur le décompte des voix.

Dans ce Parlement monocaméral, le Cadre de coordination, une alliance de formations politiques chiites pro-Téhéran dont est issu le chef du gouvernement irakien Mohammad Chia el-Soudani, est majoritaire.

La disposition légale adoptée consacre le retour à la loi électorale datant de 2018, faisant table rase d’un des acquis du gigantesque mouvement de contestation contre le pouvoir qui avait secoué le pays pendant l’automne 2019. 

A l’époque, les protestataires avaient obtenu la mise en place d’un système permettant l’émulation de candidats indépendants. Au cours des dernières élections législatives en 2021, environ 70 d’entre eux avaient raflé un siège sur les 329 que compte le Parlement.

Le nouveau texte supprime 83 circonscriptions électorales existantes. En lieu et place, chacune des 18 provinces devient une circonscription. Cela permettra aux grands partis de gagner des sièges plus aisément car les petites formations politiques et les indépendants auront plus de mal à faire campagne, étant donné que la compétition sera désormais provinciale et non plus locale.