Dans le nord de l’Irak, des centaines de kurdes Yazidis se sont rassemblés au temple de Lalish afin de célébrer leur Nouvel An.
Au milieu des convives en tenues de fête et allumant des bougies, Omar Sinan n’oublie pas «le chagrin qui refuse de s’effacer». Environ six ans après la victoire sur l’organisation djihadiste de l’Etat Islamique (EI), les Yazidis demeurent traumatisés par les brimades de ces terroristes et hantés par la mémoire des morts et la peine de l’exil alors que cette communauté kurdophone n’a pas encore regagné son foyer historique du Sinjar, saccagé par les affrontements dans le nord du territoire irakien.
« Avant notre joie était plus grande. Mais, aujourd’hui … On ne peut pas oublier les évènements que les Yazidis ont vécus », confie à la presse Omar Sinan, un professeur de mathématiques de 37 ans qui vit non loin de Chikhan.
Rappelons qu’en août 2014, les djihadistes ont attaqué le Sinjar, où résidaient depuis des siècles les Yazidis, traités d’hérétiques par Daech du fait de leur religion ésotérique monothéiste. Des milliers d’hommes ont été tués et des femmes, vendues comme conjointes aux terroristes ou réduites à l’esclavage sexuel.
Mardi, le gouvernement irakien a décrété que le premier mercredi d’avril sera dorénavant un jour férié pour la communauté yazidie.