La France en tête en Europe pour les investissements étrangers, mais à la traîne pour la création d’emplois

Le cabinet EY, qui fait référence en la matière, a publié hier mercredi les résultats d’une nouvelle étude sur l’attractivité de la France qui confirme la première place du pays en Europe pour les investissements étrangers pour la quatrième année consécutive, mais pas pour le nombre d’emplois créés.  

L’étude, pour laquelle 204 dirigeants d’entreprises ont été interrogés entre le 15 février et le 15 mars 2023, révèle que 1 259 implantations ou extensions ont été annoncées en France en 2022 contre 929 projets au Royaume-Uni et 832 en Allemagne, que 200 usines ont vu le jour dans le pays depuis deux ans, 300 depuis 2017, et que, à l’inverse, 600 usines ont fermé entre 2008 et 2016 sur le territoire national. 

Ces investissements concernent tous les pans de l’économie, des services aux entreprises et aux professionnels aux logiciels et technologie, en passant par les constructeurs et les fabricants de moyens de transport, les équipements industriels, ou encore l’agroalimentaire. Toutefois, les investissements dans les plateformes logistiques ont reculé de 21% l’an passé. 

Mais si la France peut se targuer de rester attractive, elle l’est moins pour le nombre d’emplois créés pour lequel elle n’occupe que la troisième place en Europe avec 38 102 emplois créés en 2022, derrière le Royaume-Uni et l’Espagne et leurs 46 779 et 39 104 emplois créés respectivement, et devant l’Allemagne et ses 33 548 emplois créés. 

Cependant, l’étude du cabinet EY souligne plusieurs menaces vis-à-vis de cette attractivité de la France, principalement les inquiétudes, suite aux tensions politiques et sociales, sur la capacité du gouvernement à poursuivre les réformes permettant d’améliorer la compétitivité, réduire la dette et le déficit commercial, soutenir l’investissement made in France, mais également investir dans les infrastructures de santé et d’éducation. 

Les autres menaces relevées sont le manque de foncier dans le pays, la lourdeur des procédures administratives, ainsi que, selon la Chambre de commerce américaine en France, des lacunes en matière de législation sociale, de coût des licenciements et de coût du travail.