Après l’annulation vendredi dernier, par le parlement portugais de ses quatre vetos, le président conservateur, Marcelo Rebelo de Sousa a signé un projet de loi décriminalisation l’euthanasie dans ce pays à majorité catholique.
Dans un communiqué, son bureau a annoncé que le président avait promulgué la loi « comme il est obligé » de le faire en vertu de la constitution.
La loi stipule que les personnes seront autorisées à demander une aide à mourir dans les cas où elles se trouvent «dans une situation de souffrance intense, avec des lésions définitives d’une extrême gravité ou une maladie grave et incurable». Elle prévoit un délai de deux mois entre l’acceptation d’une demande et la procédure proprement dite de l’euthanasie et rend obligatoire le soutien psychologique.
En janvier 2021, la législature précédente avait adopté un premier projet de loi qui aurait légalisé la mort médicalement assistée sous certaines conditions, mais Marcelo Rebelo de Sousa y avait opposé son veto en raison de «concepts excessivement indéfinis».
Le président portugais a continué à renvoyer à la chambre ou à la Cour constitutionnelle des versions légèrement modifiées approuvées par le Parlement, citant généralement des doutes sur la formulation.
Mais vendredi, le parlement de 250 sièges a voté par 129 voix contre 81, avec une abstention, pour approuver le projet de loi sans les changements demandés par Marcelo Rebelo de Sousa, annulant ainsi son veto.
Le Portugal devient ainsi le sixième pays de l’Union européenne à autoriser l’euthanasie. Selon les estimations citées par la presse locale, la loi pourrait entrer en vigueur l’automne prochain, après la publication des décrets d’application au bulletin officiel. Mais le parti social-démocrate, principal parti d’opposition de centre-droit, a déclaré qu’il ferait appel contre cette loi auprès de la Cour constitutionnelle.