Le sommet du G20 au Cachemire ravive les tensions entre l’Inde et le Pakistan

Le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Bilawal Bhutto Zardari a affirmé hier lundi dans une interview une agence de presse occidentale, à Muzzaffarabad, capitale de la partie du Cachemire contrôlée par le Pakistan, que l’Inde «abuse» de la présidence du G20 en organisant une réunion sur le tourisme dans la partie du territoire contesté du Cachemire qu’elle administre. 

La réunion du G20, qui a commencé lundi à Srinagar et doit durer trois jours, est le premier événement diplomatique au Jammu-et-Cachemire, territoire à majorité musulmane administré par l’Inde, depuis que New Delhi en a révoqué en 2019 le statut de semi-autonomie, ce qui avait conduit le Pakistan à suspendre ses relations diplomatiques et commerciales avec l’Inde. 

Le Pakistan, qui n’est pas membre du G20, a estimé que l’organisation de sa réunion sur ce territoire violait le droit international, les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et les accords bilatéraux. La Chine, qui revendique l’Etat indien de l’Arunachal Pradesh comme partie du Tibet, a refusé de participer à la réunion.

Le Cachemire est divisé entre l’Inde et le Pakistan qui, depuis leur indépendance en 1947, revendiquent la souveraineté sur la totalité de ce territoire himalayen, et a été la cause de deux des trois guerres qui les ont opposés depuis. 

La partie administrée par l’Inde a connu plus de trois décennies de troubles, qui ont fait des dizaines de milliers de morts. Delhi accuse le Pakistan de soutenir les séparatistes, ce qu’Islamabad réfute. 

Depuis 2019, l’insurrection séparatiste a été en grande partie écrasée au Cachemire indien, même si de jeunes hommes continuent de la rejoindre, la dissidence a été criminalisée, la liberté de la presse réduite et les manifestations limitées, constituant aux yeux des défenseurs des droits un recul drastique des libertés civiles et un climat de répression outre-mesure.