La junte au pouvoir au Mali a demandé dimanche au gouvernement américain de mettre fin à la campagne de désinformation qu’il mènerait, de son avis, à la suite des sanctions infligées à deux hauts-gradés maliens que les Etats-Unis accusent d’avoir participé à une tuerie dans le centre du pays en 2022.
Le ministère américain des Affaires étrangères a annoncé la semaine dernière des restrictions de visa contre Moustapha Sangare, alors commandant d’un régiment de commandos parachutistes, et du major Lassine Togola, commandant d’un bataillon des forces spéciales. Ces deux officiers « étaient responsables d’éléments des forces armées maliennes qui ont mené les opérations à Moura», assure la diplomatie américaine.
Rappelons qu’en début mai, les Nations Unies avaient accusé les forces armées maliennes et des combattants «étrangers» d’avoir tué au minimum 500 personnes en mars 2022 au cours d’une opération anti-djihadiste à Moura.
Les puissances occidentales, dont les Etats-Unis, affirment que ces combattants étrangers sont des éléments du groupe paramilitaire privé russe Wagner, dont les activités font l’objet de critiques dans divers pays.
La junte au pouvoir depuis 2020 à Bamako dément la présence des mercenaires de Wagner et parle plutôt d’instructeurs des troupes russes déployés dans le cadre d’une coopération bilatérale. Elle a qualifié le rapport onusien de biaisé, assurant qu’uniquement des djihadistes avaient été abattus à Moura et aucun civil n’a été tué.