Algérie: La condamnation du journaliste Ihsane El Kadi à 7 ans de prison déclenche une vague de réprobation du régime algérien

Une vague de condamnations du régime algérien a déferlé après la condamnation en appel, dimanche, du journaliste et patron de presse algérien, Ihsane El Kadi, à sept ans de prison, dont cinq ans ferme, pour « financement étranger » de son entreprise de presse.

Incarcéré depuis le 29 décembre dernier, le directeur des sites « Maghreb Emergent » et « Radio M », derniers supports médiatiques indépendants en Algérie, avait écopé en première instance, de 5 ans de prison, dont trois ans ferme et 700.000 dinars d’amende (1 euro = 147,76 DA).

Le tribunal de Sidi M’hamed (Alger) a aussi condamné « Interface Médias », l’entreprise dirigée par El Kadi qui englobe les deux sites d’information, à 10 millions de dinars d’amende et prononcé sa dissolution et la confiscation de son matériel.

Ihasane El Kadi a été placé en détention provisoire fin décembre, initialement dans le cadre d’une enquête pour « collecte illégale de fonds » et « atteinte à la sûreté de l’Etat », après quatre jours de garde à vue.

Le journaliste algérien a été poursuivi, éventuellement, en vertu des articles du code pénal relatifs à la perception de fonds de l’étranger.

L’arrestation d’El Kadi et la mise sous scellés du siège d’Interface Médias ont suscité une vague de solidarité parmi ses collègues et les militants des droits humains en Algérie et en Europe. Une pétition lancée par l’organisation Reporters sans frontières pour obtenir sa libération a recueilli plus de 10.000 signatures.

Dans ce sens, Reporters Sans Frontières a appelé au respect de la liberté de la presse en Algérie et à la libération d’Ihsane El Kadi.

Une vague d’arrestations est menée contre de nombreux militants, journalistes et défenseurs des droits humains en Algérie où les libertés fondamentales et droits humains continuent d’être ignorés, violés et délibérément mis à mal.

Selon les organisations de défense des droits de l’Homme, quelque 300 prisonniers d’opinion croupissent, certains depuis plus de trois ans et sans le moindre procès, dans les geôles algériennes.