Le ministère roumain de la Défense a annoncé dans la soirée du mardi 8 août, l’annulation d’un appel d’offres remporté par le français Naval Group portant sur la construction de quatre corvettes multi-missions et la rénovation de deux frégates roumaines.
Les deux parties n’ont pas respecté une date butoir pour finaliser ce contrat d’un montant de 1,2 milliard d’euros, bien que la France et la Roumanie partagent la volonté de renforcer la sécurité en mer Noire, un sujet stratégique qui revêt une importance croissante depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie l’an dernier.
Le groupe français d’industrie de défense avait remporté face au néerlandais Damen et à l’italien Fincantieri l’appel d’offres en 2019 pour construire quatre corvettes Gowind et en rénover deux autres en partenariat avec la société roumaine Constanta Shipyard.
Il était associé avec le roumain SNC (Santierul Naval Constanta). Mais le contrat n’a jamais été finalisé en raison de recours juridiques et, selon des médias roumains, d’un désaccord entre les deux sociétés française et roumaine sur la répartition d’une hausse des coûts.
La marine est la composante des forces armées roumaines la moins développée. Le pays dispose de batteries de missiles américains Patriot pour sa défense aérienne et héberge depuis l’an dernier, un Groupement tactique de présence avancée de l’Alliance atlantique sous commandement français.
Membre de l’Otan depuis 2004 et de l’Union européenne depuis 2007, la Roumanie, qui partage 650 kilomètres de frontière avec l’Ukraine, a augmenté cette année son budget de défense pour le porter à 2,5% de son Produit Intérieur Brut (PIB), en réponse à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Le pays a aussi intensifié les missions de l’Otan, avec plusieurs milliers de soldats sur son sol, dont un groupement tactique dirigé par la France. Il compte aussi moderniser son armée et acheter de nouveaux équipements, dont des chars américains Abrams, des sous-marins et des navires antimines.