La Chine interdit les produits de mer importés du Japon après le début du rejet en mer des eaux de la centrale de Fukushima

La Chine a suspendu au nom de la sécurité alimentaire, toutes ses importations de produits de la mer venus du Japon en réaction au début ce jeudi du rejet en mer de l’eau de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima, douze ans après le tsunami qui avait provoqué un grave accident sur ce site. 

Pour l’instant, les poissonniers chinois doivent importer leurs produits depuis d’autres pays, ou faire davantage appel à la pêche locale. Hong Kong et Macao ont pris des mesures similaires plus tôt cette semaine. 

Le rejet dans l’océan Pacifique de l’eau de Fukushima a été enclenché peu après 13h00 heure japonaise (04h00 GMT) par Tepco, l’opérateur de la centrale nucléaire. Ce premier déversement devrait durer environ 17 jours et porter sur quelque 7.800 mètres-cubes d’eau. Tepco prévoit trois autres déversements d’ici fin mars prochain, pour des volumes équivalents. 

L’eau rejetée par le Japon contient du tritium, un élément radioactif, mais à des concentrations très faibles, bien en dessous des limites recommandées par l’Agence internationale de l’énergie atomique, qui se veut rassurante. 

Au total, le Japon prévoit de déverser plus de 1,3 million de mètres-cubes d’eaux usées stockées jusqu’à présent sur le site de la centrale de Fukushima Daiichi, provenant d’eau de pluie, de nappes souterraines et des injections nécessaires pour refroidir les cœurs des réacteurs entrés en fusion après le tsunami de mars 2011 qui avait dévasté la côte Nord-Est du pays. 

Mais les pêcheurs japonais craignent que le rejet des eaux de Fukushima écorne l’image de leurs produits et entraîne une baisse de leurs revenus. 

La sécurité alimentaire ne suffit pas à justifier la décision chinoise et les tensions diplomatiques et politiques entre Tokyo et Pékin ne sont probablement pas étrangères à la décision de la Chine. Le mois dernier déjà, Pékin avait nettement renforcé ses restrictions d’importations de poissons et de fruits de mer japonais. 

Les produits de la mer de dix préfectures, dont celle de Fukushima, ne pouvaient plus entrer en Chine. Ceux d’autres régions japonaises devaient passer par des tests approfondis de contrôle de la radioactivité et étaient donc moins frais le temps d’arriver sur les étals des marchés chinois de poissons.