Le raz de marée islamiste n’a pas eu lieu, mais le PJD, avec 17,17 % des voix, talonne de près le PAM, lequel a obtenu plus de 20 % des votes aux élections communales et régionales du 4 septembre, un scrutin qui ouvre la voie à la mise en œuvre du projet de la régionalisation et consacre la normalité du processus électoral au Maroc.
Selon les chiffres partiels établis après dépouillement de quelque 80 % des votes, le PAM conserve sa première place conquise aux élections de 2009. Cela ne cache cependant pas l’irrésistible avancée de la formation du chef du gouvernement, qui s’est imposée dans les grandes villes grâce au vote d’un électorat citadin fidèle.
La plus emblématique victoire enregistrée par le parti d’Abdelilah Benkirane l’a été dans la ville de Fès, bastion de Hamid Chabat, le turbulent chef de l’Istiqlal, le parti nationaliste historique qui s’est classé troisième avec 16,09%.
Face aux machines électorales des trois formations, les autres partis ont fini la course avec des bonheurs divers. cela confirme cependant leur positionnement sur l’échiquier politique, en dépit des protestations contre les incidents et irrégularités qui auraient émaillé le scrutin. Le RNI arrive à la quatrième position avec 13,71 %, suivi du Mouvement populaire (9,62 %) et de l’USFP (8,23 %).
Loin derrière, le PPS qui fait partie de la coalition gouvernementale, obtient 5,38 % et l’UC (opposition) 4,61 %, d’après les résultats annoncés par le ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad.
Si ces résultats peuvent offrir une extrapolation pour les législatives de 2016, le taux de participation de 52,36% continue à marquer la défiance d’une partie de l’électorat à l’égard des partis politiques, jugés souvent corrompus et inefficaces.