Pour la première fois depuis juillet, un convoi d’aide humanitaire des Nations unies (ONU) est entré hier mardi dans les zones rebelles du Nord-ouest de la Syrie, en passant par le poste-frontière de Bab Al-Hawa reliant la Syrie à la Turquie.
Des journalistes sur place ont pris note du passage par ce poste frontière de plusieurs camions frappés des sigles de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) et du PAM (Programme alimentaire mondial).
D’après un responsable du poste-frontière du côté rebelle, Mazen Allouche, « le premier convoi est composé de 17 camions chargés de différents types de matériel de secours», dont des médicaments.
Bab Al-Hawa est contrôlé par le groupe djihadiste Hayat Tahrir Al-Cham (HTS, ancienne branche locale d’Al-Qaïda), qui domine la dernière poche d’opposition armée dans le Nord-ouest de la Syrie.
En vertu d’un mécanisme de l’ONU mis sur pied en 2014, trois ans après le début de la guerre civile en Syrie, les agences humanitaires des Nations unies pouvaient livrer nourriture, eau et médicaments aux zones rebelles depuis le poste-frontière de Bab Al-Hawa, sans autorisation préalable du gouvernement syrien.
Après le séisme dévastateur qui avait frappé en février dernier, la Turquie et la Syrie, faisant près de 6.000 morts dans ce dernier pays, Damas avait autorité l’ouverture de deux autres points de passage avec la Turquie : Bab Al-Salamah et Al-Raï, mais c’est par Bab Al-Hawa que passaient 85% de l’aide humanitaire internationale à destination du Nord-ouest syrien.
Mais le 11 juillet, ce mécanisme, dénoncé par le régime syrien comme une violation de sa souveraineté alors qu’il ne le contrôle pas, n’a pas été reconduit. Au début d’août, l’ONU a annoncé un accord avec Damas pour le maintenir pendant six mois. Mais plusieurs ONG ont mis en garde contre le risque que l’acheminement de l’aide via Bab Al-Hawa soit entravé par le régime de Bachar Al-Assad.