L’Algérie met brutalement un terme aux cursus scolaires français dans les écoles privées

Peu avant la rentrée scolaire, le gouvernement algérien a sommé, fin août, les responsables des établissements d’enseignement privés de ne plus dispenser les matières comme en France sous peine de sanctions.

«Nous sommes dans le flou», a estimé, de manière anonyme, une enseignante algérienne d’histoire qui travaille dans un établissement privé de ce pays maghrébin qui a été prié par les autorités de ne plus dispenser le programme scolaire français.

Jusqu’à la dernière rentrée, certains établissements scolaires privés avaient la possibilité de proposer aux élèves de suivre le cursus français en dehors du programme national obligatoire en arabe. Ce double programme n’est pas légalement autorisé, mais toléré au grand jour «avec la complicité des autorités», d’après certaines indiscrétions.

Les 22 établissements qui échangeaient avec la représentation diplomatique de la France par le biais d’un label délivré par l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE), ont été particulièrement affectés.

Au début du mois d’août, ces écoles ont reçu une première lettre, parfois transmise par un huissier de justice, les « sommant de se retirer de ce label» sous peine de fermeture ou de poursuites pénales.

«On s’est exécutés», a affirmé un directeur sans toujours comprendre pour quelle raison une telle mesure a été prise, surtout qu’en juillet dernier, une commission constituée d’un délégué du wali (préfet), de l’éducation nationale et d’un policier avait effectué une inspection dans son école.

Rappelons qu’en 2021, après les propos du chef d’Etat français Emmanuel Macron sur le « système politico-militaire » algérien qui a donné lieu à une crise diplomatique entre les deux pays, des inspecteurs de l’éducation nationale avaient intensifié les contrôles inopinés dans les établissements privés pour vérifier que le programme national était bel et bien dispensé et les encourager à mettre de côté le cursus français.