L’Espagne ne participera pas à l’alliance internationale que mettent en place les Etats-Unis, pour protéger le trafic maritime en mer Rouge contre les attaques des rebelles houthis du Yémen, a affirmé hier dimanche, un porte-parole du ministère espagnol de la Défense.
Madrid n’explique pas officiellement les raisons de ce refus de rejoindre ladite alliance, mais selon la presse ibérique de dimanche, le refus de Madrid de s’impliquer dans cette mission dirigée par les Etats-Unis s’explique vraisemblablement par des raisons de politique intérieure.
Le Premier ministre, Pedro Sanchez doit, en effet, composer au sein de la coalition gouvernementale avec un parti de gauche radicale, Sumar, très hostile à la politique étrangère américaine.
Dans une interview jeudi à une radio, la leader de ce parti, Yolanda Diaz, également vice-présidente du gouvernement, avait ainsi estimé « énormément hypocrite » la rapidité des pays occidentaux à protéger le commerce maritime international, face à leur tergiversations à protéger la population civile de Gaza des bombardements israéliens.
Même s’il s’abstient d’y participer, le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez estime « indispensable » la création d’une mission « nouvelle et spécifique » consacrée à la protection du trafic maritime commercial en mer Rouge, avec « un champ d’action, des moyens et des objectifs propres, décidés par les organismes compétents de l’Union européenne », assurant que «l’Espagne ne s’oppose en aucune façon à sa création».
La création de l’alliance militaire occidentale en mer Rouge, baptisée « Prosperity Guardian », avait été annoncée par le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, lundi dernier à Washington, avec pour objectif de mettre un terme aux attaques des Houthis contre des navires marchands que ces rebelles yéménites soutenus par l’Iran considèrent comme « liés à Israël ».
Ces attaques ont grandement perturbé le trafic maritime, de nombreux armateurs ayant décidé de suspendre tout transit de leurs navires en mer Rouge.