En pleine crise sur l’Essequibo, le président vénézuélien Nicolas Maduro a lancé hier jeudi des exercices militaires avec quelque 5 600 soldats à la frontière du Guyana, « en réponse à la provocation » du Royaume-Uni qui a envoyé un navire de guerre dans la région.
Lors d’une émission radiotélévisée, Nicolas Maduro a déclaré qu’il s’agit d’une « action conjointe de nature défensive, en réponse à la provocation et à la menace du Royaume-Uni contre la paix et la souveraineté » du Venezuela. Selon le président vénézuélien, la première phase d’exercices militaires réunit 5 682 militaires et des avions de chasse F-16 (américains) et Soukhoï (russes).
De leur côté, les autorités guyaniennes nient toute velléité « offensive ». Peu après l’annonce de Nicolas Maduro, le vice-président guyanien Bharrat Jagdeo a précisé en conférence de presse que l’arrivée du HMS Trent entrait dans le cadre « d’exercices de routine planifiés depuis longtemps ».
Le patrouilleur britannique doit arriver au Guyana ce vendredi et participer à des exercices militaires dans les eaux guyaniennes pendant « moins d’une semaine ». Une source du ministère guyanien des Affaires étrangères a rapporté qu’il n’est pas prévu qu’il accoste à Georgetown.
La tension entre Caracas et Georgetown est montée après le lancement en septembre d’appels d’offres pétroliers par le Guyana, puis le référendum organisé en réaction le 3 décembre au Venezuela sur un rattachement de l’Essequibo.
Ce territoire de 160.000 kilomètres-carrés riche en pétrole et ressources naturelles, qui héberge quelque 125.000 personnes, soit un cinquième de la population du Guyana dont il couvre les deux tiers de la superficie, est administré par Georgetown, mais revendiqué par le Venezuela.
Le 14 décembre dernier, les présidents guyanien, Irfaan Ali et vénézuélien, Nicolas Maduro se sont rencontrés lors d’un sommet qui a contribué à faire baisser la tension, avec engagement à ne pas utiliser la force, mais qui n’a pas résolu le différend, les deux pays campant sur leurs positions.