Le gouvernement néerlandais restreint l’exportation de machines à puces vers la Chine

Tout récemment, les autorités néerlandaises ont suspendu un permis d’approvisionnement en Chine de machines du fabricant de systèmes de lithographie pour l’industrie des microprocesseurs ASML, a annoncé mardi l’entreprise basée dans la ville néerlandaise de Veldhoven (sud-est). A en croire l’agence Bloomberg, ASML a annulé, en fin 2023, diverses livraisons à destination de la Chine, à la demande de Washington.

ASML constitue un acteur majeur dans la chaîne d’approvisionnement des puces, cette société étant l’unique à construire les machines EUV qui, de la taille d’un bus, permettent de produire les puces les plus modernes. Cette entreprise s’est retrouvée au centre de tensions entre les deux premières puissances mondiales, les Etats-Unis et la Chine. Washington ne souhaite pas que des technologies de pointe parviennent à Pékin, craignant que ces outils ne soient utilisés à des fins militaires.

« Au cours de récentes discussions avec l’autorité américaine, ASML a obtenu plus d’éclaircissements sur la portée et l’impact de la réglementation en matière d’exportations », a indiqué cette entreprise. D’après celle-ci, les dernières dispositions imposaient des limites pour des systèmes DUV (« deep ultraviolet ») précis. Ces systèmes DUV constituent l’avant-dernière génération des machines fabriquées par ASML.

Selon Bloomberg, cette société détient des licences pour encore livrer bon nombre de machines DUV à des clients chinois, avant que des restrictions ne soient appliquées, a indiqué lundi cet organe de presse. Toutefois, d’après des sources anonymes, des fonctionnaires de l’Etat américain auraient demandé à ASML de suspendre ses envois, ce à quoi se serait plié l’entreprise. 

Entre temps, Pékin a appelé le gouvernement néerlandais à se conformer à la loi, à l’environnement entrepreneurial et à la stabilité des marchés des deux pays.