L’UE rajoute sur sa liste des entreprises sanctionnées, la plus grande société russe de diamants

L’Union européenne a ajouté hier mercredi la société russe PJSC Alrosa, premier producteur mondial de diamants et son Président-Directeur Général, Pavel Alekseevich Marinychev à sa liste des personnes et entités sanctionnées pour « des actions portant atteinte ou menaçant l’intégrité territoriale, la souveraineté et l’indépendance de l’Ukraine ».  

Les ventes russes de diamants sont estimées entre 4 et 5 milliards de dollars par an. Premier producteur mondial avec environ un tiers des volumes vendus dans le monde devant De Beers, la société PJSC Alrosa, qui appartient à l’Etat russe, représente plus de 90% de toute la production russe de diamants, ce qui constitue une source de revenus très précieuse pour le Kremlin. 

L’entreprise est présente à tous les stades de la chaîne de valeur : l’extraction de diamants bruts dans plusieurs mines, les diamants industriels, la taille et la vente de pierres précieuses. 

L’interdiction d’importation des diamants par les pays de l’UE devrait entrer en vigueur le 1er mars, couvrant les diamants et les bijoux originaires de Russie, dans un premier temps avant d’étendre en septembre prochains, les mêmes sanctions contre les diamants russes taillés dans des pays tiers. 

Depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe en février 2022, quelque 1.950 entreprises et particuliers ont été frappés par des sanctions de l’Union européenne et leurs biens à l’étranger ont été ou peuvent être saisis ou gelés. 

L’inscription d’Alrosa sur la liste des sanctions de l’UE, fait suite à une décision prise par l’Union européenne en décembre d’interdire l’importation, l’achat ou le transfert de diamants naturels et synthétiques en provenance de la Russie. Elle intervient après l’intensification des frappes russes sur les villes ukrainiennes durant la période du Nouvel An. 

La guerre en Ukraine avait déjà rebattu les cartes de l’industrie mondiale du diamant. Un embargo unilatéral avait été décrété par les Etats-Unis dès mars 2022. 

Une partie des diamants russes, boycottés par des joaillers occidentaux, ont depuis trouvé preneur sur les marchés chinois, aux Emirats arabes unis ou en Inde. Alrosa n’aurait guère souffert de ces perturbations, sa production n’ayant chuté que de 3% en 2023 par rapport à l’année précédente.