Libye : Reprise de la production pétrolière sur un site majeur

La Compagnie nationale de pétrole (NOC) en Libye a annoncé hier dimanche, la reprise de la production pétrolière dans le champ pétrolier Al-Charara, l’un des plus importants gisements pétroliers du pays, après un arrêt de l’activité de deux semaines suite à des protestations sur ce site.

Dans son communiqué, la NOC a fait état de la levée de l’état de force majeure sur le champ al-Charara et la reprise de la production pétrolière. L’« état de force majeure », invoqué dans des circonstances exceptionnelles, permet une exonération de la responsabilité de la NOC en cas de non-respect des contrats de livraisons de pétrole aux clients étrangers.

Un groupe d’habitants de la région d’Oubari, représentant le « rassemblement du Fezzan » dans le sud du pays, avait annoncé dimanche matin, être parvenu à un accord avec la NOC et l’un de ses membres avait rapporté dans une vidéo sur Facebook leur décision de suspendre leur sit-in sur le site d’al-Charara après que le président de la NOC se soit engagé à satisfaire leurs revendications. Selon ce groupe, l’accord a été conclu avec la « garantie du maréchal Khalifa Haftar », l’homme fort de l’Est libyen.

Situé à environ 900 kilomètres au sud de Tripoli, al-Charara produit en temps normal 315.000 barils par jour, sur une production nationale estimée à plus de 1.2 million de barils par jour, contre entre 1,5 et 1,6 million avant la Révolution de 2011.

Le site est géré par la société Akakus, une co-entreprise entre la NOC, l’Espagnol Repsol, le Français Total, l’Autrichien OMV et le Norvégien Statoil, et est le principal fournisseur de la raffinerie de Zaouia, dans l’ouest du pays, qui approvisionne à son tour le marché local en carburants.

Depuis la chute et la mort du dictateur Mouammar Khadafi en 2011, la Libye, qui dispose des réserves les plus abondantes d’Afrique, peine à s’extirper de plus d’une décennie de chaos et de divisions, avec deux gouvernements rivaux, l’un siégeant à Tripoli, la capitale, et reconnu par l’ONU, et l’autre installé dans l’est du pays, région sous le contrôle des forces du maréchal Haftar, qui se disputent le pouvoir.