Inauguration controversée d’un temple hindou au Nord de l’Inde

Le Premier ministre indien, Narendra Modi a inauguré en grande pompe ce lundi, dans l’Etat de l’UttarPradesh, dans le nord du pays, un temple symbolisant le triomphe de sa politique nationaliste hindouiste, sur un site qui abritait autrefois une mosquée dont la destruction avait déclenché de violentes émeutes religieuses.

Les partis d’opposition ont boycotté la cérémonie, affirmant qu’il s’agit d’un évènement à vocation électoraliste. Parmi les 200 millions de musulmans indiens, déjà inquiets après une augmentation des tensions interreligieuses, beaucoup observent l’évènement avec appréhension.

La construction de ce temple a coûté environ 240 millions de dollars, financés par des dons du public selon les autorités. Ce nouveau temple de 50 mètres de haut dédié au dieu Rama est situé dans la ville d’Ayodhya. Il a été construit sur l’ancien emplacement de la mosquée Babri construite sur son lieu de naissance par un empereur musulman du 16ème siècle, avant d’être démolie par des fanatiques hindous en 1992.

La destruction de la mosquée avait alors déclenché les pires émeutes interreligieuses dans le pays depuis l’indépendance, faisant environ 2.000 morts, pour la plupart des Musulmans. Elle a aussi ébranlé la politique officiellement laïque de l’Inde.

Depuis leur arrivée au pouvoir il y a dix ans, Narendra Modi et le parti indien du peuple (Bharatiya Janata Party – BJP) ont cherché à promouvoir l’hindouisme, religion majoritaire en Inde et à le mettre au premier plan. L’inauguration du temple par Narendra Modi aux côtés de prêtres hindous devrait renforcer sa posture de défenseur de la foi hindouiste, avant les élections législatives d’avril.

Le BJP est largement favori pour remporter une troisième victoire consécutive grâce à la politique pro-hindoue du Premier ministre. Le BJP espère remporter plus de 60 sièges dans l’Etat de l’UttarPradesh qui compte plus de 80 élus au Parlement, soit 15% du nombre total des députés.