La Cour constitutionnelle sud-africaine doit examiner ce vendredi à Johannesburg, un recours de l’ex-chef d’Etat, Jacob Zuma sur son éligibilité.
Il s’agit d’un sujet majeur à moins de trois semaines des élections générales, qui paraissent les plus indécises en l’espace de trois décennies, tant le Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir, pourrait perdre sa majorité absolue au niveau du Parlement pour la première fois de son histoire.
Dirigeant d’uMhkonto weSizwe (MK), nouvelle formation politique d’opposition, Jacob Zuma a été écarté du scrutin par la commission électorale (IEC) à cause de sa condamnation pour outrage datant de 2021.
La Cour constitutionnelle doit se prononcer après que l’ex-président sud-africain ait obtenu gain de cause en avril au niveau d’un tribunal électoral. La Cour ne pourrait néanmoins prononcer son verdict que la semaine prochaine.
Pour rappel, l’arrestation de Jacob Zuma en 2021 avait donné lieu à des émeutes ayant coûté la vie à plus de 350 personnes. Ainsi, nombre d’observateurs craignent que cela se reproduise lors des prochaines législatives.
« Les partisans de Zuma ont menacé de recourir à nouveau à la violence si les choses ne vont pas dans leur sens », a affirmé Zakhele Ndlovu, politologue à l’université de KwaZulu-Natal.
En outre, une bonne partie du camp de Jacob Zuma, 82 ans, traite la Cour constitutionnelle de partisane. C’est cette instance qui, en 2021, a condamné leur leader à quinze mois de réclusion, à la suite de son refus catégorique de comparaître devant une commission d’enquête sur une affaire de corruption à grande échelle au cours de ses mandats présidentiels (2009-2018). Entre temps, le chef de cette commission ad hoc a été hissé à la présidence de la Cour constitutionnelle.