Syndicats : la marche de Casablanca, un ratage à oublier rapidement

Les chiffres diffèrent et vont du simple au double, voire davantage. Mais une chose est certaine, les milliers de travailleurs et syndicalistes qui ont battu le pavé dimanche à Casablanca étaient réellement en colère contre le projet de réforme des retraites et la politique « anti-sociale » du gouvernement.

syndicats-moukharikCertains espéraient des centaines de milliers de marcheurs. Diverses raisons peuvent être avancées pour expliquer cette désaffection. La moins controversée est la difficulté de plus en plus perceptible des syndicats à mobiliser. Même avec l’annonce de la participation du mouvement islamiste Al Adl Wal Ihssane, le compte n’y était pas… Cela ne veut pas dire qu’il n’a y pas déception.

Les quatre centrales syndicales qui ont appelé à la marche, même déçues du niveau de l’organisation et du nombre de participants, ne comptent cependant pas baisser les bras devant l’exécutif, tellement la colère est palpable.

L’Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail (CDT), l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) et la Fédération démocratique du travail (FDT-Azzouzi), pointent la responsabilité du gouvernement Benkirane dans la dégradation de la situation matérielle des travailleurs.

C’est pourquoi les 4 syndicats comptent rempiler le 10 décembre par une grève nationale dans la fonction publique et les collectivités locales. L’objectif est de protester contre la politique unilatérale de l’exécutif, et d’exiger une approche participative dans la réforme des régimes de retraite, la hausse des salaires et des pensions de retraite, l’augmentation à 6.000 DH des revenus non imposables et la baisse de la pression fiscale sur les salaires.

Reste à savoir si le gouvernement tentera de profiter de la faiblesse conjoncturelle des syndicats pour continuer à ignorer leurs appels, ou s’il fera preuve de vision à long terme pour instituer un véritable dialogue social.