Après 51 jours d’investigations, le Bureau d’enquête sur la corruption (CIO), chargé des investigations criminelles visant le président destitué, Yoon Suk Yeol, a transmis les conclusions de son enquête au parquet.
Le CIO a annoncé avoir demandé au parquet du district central de Séoul d’engager des poursuites judiciaires contre Yoon Suk Yeol, notamment pour « conduite d’une rébellion ». Le parquet dispose désormais de 11 jours pour décider de suivre ou non cette recommandation.
Parallèlement, Yoon Suk Yeol doit comparaître ce jeudi à 14h00 (05h00 GMT) devant la Cour constitutionnelle pour la quatrième audience de son procès en destitution, au cours de laquelle des témoins seront entendus à propos des circonstance du coup de force du président conservateur qui avait imposé le 3 décembre dernier, la loi martiale et envoyé l’armée au Parlement pour en limiter les pouvoirs. Face à un vote d’urgence des députés et sous la pression populaire, il s’est rétracté dans cette décision, quelques heures après son annonce.
Arrêté le 15 janvier après avoir résisté à une perquisition, il est depuis détenu, une situation inédite pour un président sud-coréen en exercice.
Selon Lee Jae-seung, chef adjoint du CIO, Yoon Suk Yeol a fait preuve d’une attitude « non coopérative », justifiant le transfert du dossier au parquet, seul habilité à l’inculper.
L’enquête du CIO conclut que le président a «abusé de son autorité» en mobilisant les forces de sécurité pour des missions hors de leur cadre légal et en entravant le droit des députés à lever la loi martiale.
L’équipe juridique de Yoon Suk Yeol défend que la loi martiale était nécessaire en réponse à une supposée fraude électorale, après la victoire écrasante de l’opposition aux législatives d’avril 2024.
La Cour constitutionnelle doit rendre son verdict d’ici mi-juin : confirmer la destitution entraînerait une élection présidentielle anticipée dans les 60 jours, tandis qu’un rejet rétablirait Yoon Suk Yeol dans ses fonctions.