Les sacs en plastique vont-ils enfin disparaitre ?

Suite à la publication récente au bulletin officiel du décret d’application de la loi relative à l’utilisation de sacs et sachets en plastique dégradables et biodégradables, la fabrication et la commercialisation de sacs et sachets en plastique non dégradables ou non biodégradables sont désormais interdites, du moins en théorie. En effet, la nouvelle loi introduit plusieurs changements. Ainsi, l’importation de sachets, au même titre que leur vente ou leur distribution gratuite est désormais interdite. De plus, la composition des matériaux qui rentrent dans la fabrication de sacs et sachets en plastique est fixée. Idem pour d’autres caractéristiques comme la couleur et l’épaisseur du film ou encore la durée de vie des sacs et sachets. Autre élément introduit par la nouvelle loi, la traçabilité. Un logo avec le nom du fabricant et la composition du produit devra figurer sur l’ensemble des sacs et sachets en circulation.Le nombre de sacs et sachets utilisés au Maroc est évalué à 3 milliards par an, à raison d’une consommation moyenne qui se chiffre à 11,7 kg par an et par habitant. Les répercussions négatives de l’usage de ces sacs plastiques, dont le processus de dégradation peut durer jusqu’à 400 ans, sur l’environnement ne sont plus à prouver. Toujours est-il que l’application de cette loi n’est pas une mince affaire.En effet, le respect de cette loi se trouve confronté d’emblée à un certain nombre de contraintes, notamment financières. Pour bon nombre d’industriels, le passage à la fabrication de sacs dégradables s’avère difficile car nécessite de lourds investissements. Chaque industriel devra  engager des dépenses supplémentaires allant de 500 000 à 1,3 million de dirhams. Autant dire que ce n’est pas gagné d’avance. Néanmoins, les entreprises opérant dans ce milieu devront rapidement s’adapter au changement et se conformer à cette nouvelle loi, au risque de se voir payer des amendes assez salées. Ces dernières pouvant aller de 10 000 à 500 000 dirhams. A noter, que l’adoption de cette loi avait été précédée d’un certain nombre d’initiatives entreprises par quelques uns des super et hyper marchés et visant notamment à faire baisser le recours aux sacs et sachets en plastique. Auxquelles s’ajoutent des actions de sensibilisation menées par certaines associations, à l’instar de l’association Mawarid pour l’environnement et l’énergie très active à Marrakech.