L’Inde et le Pakistan rétablissent le calme après une escalade militaire sans précédent

Les chefs militaires indiens et pakistanais doivent s’entretenir ce lundi midi pour évaluer la situation à leur frontière commune, où un fragile calme est revenu après la pire confrontation militaire entre les deux puissances nucléaires depuis leur conflit de 1999. 

Pour la première fois depuis plusieurs jours, l’armée indienne n’a signalé aucun incident majeur le long de la ligne de contrôle au Cachemire. La semaine dernière, les deux pays ont frôlé un conflit ouvert, avec des échanges de tirs d’artillerie, des frappes aériennes et même l’engagement de drones militaires. 

L’escalade a débuté mercredi lorsque l’Inde a mené des frappes préventives contre des camps jihadistes au Pakistan, en réponse à un attentat ayant coûté la vie à 26 civils dans sa partie du Cachemire. Islamabad, accusé de soutenir ces groupes, a nié toute implication et répliqué immédiatement.

Samedi, le président américain Donald Trump a annoncé avoir obtenu un « cessez-le-feu total et immédiat », une déclaration rapidement confirmée par les deux capitales. Toutefois, des accusations mutuelles de violations ont persisté avant qu’une accalmie ne s’installe dans la nuit.

Les deux armées ont célébré leurs opérations comme un succès, tout en évitant soigneusement de détailler leurs pertes. Le général indien AK Barthi a déclaré que « l’objectif avait été atteint », sans commenter les affirmations pakistanaises selon lesquelles cinq avions indiens, dont trois Rafale français, auraient été abattus.

Du côté pakistanais, le général Ahmed Chaudhry a salué « un succès sur le champ de bataille », assurant que des drones avaient survolé New Delhi. Malgré ces déclarations triomphales, les deux camps maintiennent leurs forces en état d’alerte.

Si Donald Trump a évoqué des discussions pour une « solution au Cachemire », une source gouvernementale indienne a rapidement rejeté cette possibilité. « Les relations resteront hostiles et difficiles », prévient Praveen Donthi, analyste à l’International Crisis Group.

Avec plus de 60 civils tués selon des bilans partiels, cette crise rappelle la fragilité des relations entre les deux voisins, dont les arsenaux nucléaires rendent toute escalade particulièrement dangereuse.