La gauche latino-américaine est en deuil suite au décès ce mardi 13 mai à l’âge de 89 ans, de José « Pepe » Mujica, ancien guérillero devenu président de l’Uruguay (2010-2015) et symbole mondial d’humilité et de sobriété.
« C’est avec une profonde douleur que nous annonçons que notre camarade Pepe Mujica est décédé », a déclaré sur X, le président uruguayen, Yamandú Orsi, investi en novembre 2024.
Accompagnant son message d’une vidéo sobrement intitulée « Merci », il a décrété trois jours de deuil national. Une veillée funèbre sera organisée au Palais législatif de Montevideo, où des milliers d’Uruguayens sont attendus pour rendre un dernier hommage à celui qui restera comme l’une des figures politiques les plus marquantes du continent latino-américain.
Atteint d’un cancer de l’œsophage diagnostiqué en mai 2024, Mujica avait récemment annoncé l’aggravation de son état, son corps ne supportant plus les traitements. Jusqu’au bout de sa maladie, il aura milité pour la gauche uruguayenne, soutenant activement la campagne présidentielle de Yamandú Orsi en 2024 sous la bannière du Frente Amplio, la coalition qui porta pour la première fois la gauche au pouvoir en 2005 avec Tabaré Vázquez.
De l’Espagne à la Bolivie, les hommages se sont multipliés, à commencer par le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez qui a salué un homme qui « a cru en un monde meilleur », tandis que l’ex-président bolivien Evo Morales a affirmé que « toute l’Amérique Latine est en deuil ».
Le Colombien Gustavo Petro, lui aussi ancien guérillero, a rendu un vibrant hommage à un « grand révolutionnaire », et le Brésilien Lula a loué « une grandeur humaine ayant dépassé les frontières » en la personne du défunt José Mujica.
Symbole de simplicité, ayant notamment reversé 90 % de son salaire présidentiel à des œuvres sociales, Mujica restera comme un modèle pour la gauche mondiale. « Merci pour tout le courage que tu nous as donné. Adieu, Pepe », a écrit le Français Jean-Luc Mélenchon, chef du parti «La France insoumise».
À la nuit tombée, des jeunes de son Mouvement de participation populaire (MPP) préparaient des banderoles pour un dernier adieu : « Hastasiempre » (A tout jamais), une formule qui résume bien l’empreinte laissée par cet homme qui, jusqu’au bout, aura incarné l’espoir d’une politique plus juste et plus humaine.