L’ONU commence la distribution de 90 camions d’aide humanitaire à Gaza

Pour la première fois depuis deux mois et demi de blocus total sur la bande de Gaza, les Nations unies ont annoncé, ce mercredi 21 mai, avoir récupéré et commencé à répartir l’équivalent de 90 camions d’aide humanitaire dans l’enclave palestinienne. Cette opération intervient trois jours après la reprise limitée des livraisons par une ONG privée autorisée par Israël.

Ces chargements de l’aide humanitaire, a précisé dans un communiqué, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, comprennent notamment de la farine, des aliments pour bébés et du matériel médical, ayant été collectés au point de passage israélien de Kerem Shalom avant d’être expédiés vers Gaza. Cependant, les destinations exactes de ces livraisons n’ont pas été dévoilées par mesure de sécurité.

Israël avait annoncé l’entrée de 100 camions de l’ONU ce mercredi, après 93 la veille et une dizaine lundi, marquant le redémarrage partiel des convois d’aide humanitaire. Toutefois, jusqu’à présent, aucune des provisions n’avait pu quitter la zone de transbordement de Kerem Shalom, où les cargaisons doivent être déchargées puis reconditionnées dans des véhicules locaux.

Plus tôt dans la journée, Dujarric avait expliqué que les équipes onusiennes n’étaient autorisées à circuler que dans une zone jugée « peu sûre » et exposée aux pillages, en raison des « privations prolongées » subies par la population gazaouie. 

Malgré ces difficultés, l’ONU espérait que les premiers camions puissent rejoindre dans la soirée du mercredi, ses entrepôts à Gaza, en vue d’une distribution urgente aux civils menacés par la famine.

Le volume actuel de l’aide reste toutefois dérisoire au regard des besoins criants des populations palestiniennes et l’ONU l’avait d’ailleurs comparé, lundi dernier, à « une goutte d’eau dans l’océan ». 

Avant le début du blocus imposé début mars dernier par l’Etat sioniste, près de 500 camions humanitaires entraient quotidiennement à Gaza. Pendant la trêve de 42 jours observée plus tôt cette année, ce chiffre s’élevait à 4.000 camions par semaine.

Dans un contexte de tensions régionales persistantes, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a laissé entrevoir mercredi soir une possible pause dans l’offensive lancée samedi, visant officiellement à libérer des otages et à « anéantir » le Hamas.

« Si une trêve temporaire permet de libérer des otages, nous y serons prêts », a-t-il déclaré, affirmant que 20 des 58 captifs encore détenus à Gaza étaient « certainement en vie ». 

Tout en réaffirmant son intention de prendre le contrôle de l’enclave, il a reconnu la nécessité pour Israël d’ »éviter une crise humanitaire » afin de préserver sa marge de manœuvre.

Alors que la communauté internationale appelle à une intensification de l’aide, la situation à Gaza reste critique, avec des défis logistiques et sécuritaires qui entravent toujours l’acheminement des secours vitaux.