La Cour constitutionnelle roumaine rejette le recours de George Simion après sa défaite à la présidentielle

La Cour constitutionnelle de la Roumanie a rejeté à l’unanimité ce jeudi 22 mai, le recours déposé par le candidat nationaliste, George Simion contestant les résultats du second tour de l’élection présidentielle, remporté dimanche dernier, par le maire pro-européen de Bucarest, Nicușor Dan. 

La haute juridiction a estimé que la demande d’annulation du scrutin était « infondée », mettant ainsi un terme aux espoirs du leader souverainiste de renverser le verdict des urnes.

Dans un communiqué publié ce jeudi, la Cour a indiqué avoir statué après délibération, confirmant la légitimité des résultats qui ont vu Nicușor Dan l’emporter avec 53,6 % des voix, contre 46,4 % pour George Simion. Ce dernier, candidat de l’Alliance pour l’unité des Roumains (AUR), a immédiatement dénoncé sur Facebook, une décision qu’il qualifie de «coup d’État judiciaire».

« La Cour continue son coup d’État ! Tout ce que nous pouvons faire, c’est nous battre ! Je vous invite à me rejoindre, aujourd’hui et dans les semaines à venir », a-t-il lancé à ses partisans, laissant planer le spectre d’une mobilisation politique prolongée.

Cette élection était considérée comme cruciale pour l’orientation future de la Roumanie, membre de l’UE et de l’OTAN. Le président roumain dispose en effet de prérogatives importantes, notamment la nomination de hauts responsables et la représentation du pays au sein des instances européennes et atlantiques.

Alors qu’il avait initialement concédé sa défaite dimanche soir, George Simion a opéré un revirement mardi en déposant un recours alléguant des « ingérences extérieures » de la France et de la Moldavie dans le processus électoral. 

Il a notamment bénéficié du soutien de Pavel Durov, fondateur de Telegram, qui a accusé les services secrets français d’avoir cherché à «bannir les voix conservatrices en Roumanie», des allégations fermement démenties par Paris.

Le président par intérim, Călin Popescu-Tăriceanu, a appelé au respect des résultats du vote, soulignant « l’écart significatif » entre les deux candidats et l’absence d’incidents ou de plaintes des observateurs internationaux qui ont suivi le scrutin. 

La commission électorale a quant à elle, qualifié les accusations de Simion de «sans fondement», les jugeant destinées à «saper la confiance dans les institutions» du pays.

Avec cette décision de la Cour constitutionnelle, Nicușor Dan, fervent défenseur du soutien à l’Ukraine et de l’ancrage européen de la Roumanie, peut désormais préparer sa prise de fonctions, tandis que l’AUR devra se repositionner dans les rangs de l’opposition.