Nucléaire iranien : Nouveau round de discussions à Rome, entre l’Iran et les États-Unis

L’Iran et les États-Unis reprennent ce vendredi à Rome, la capitale d’Italie, un nouveau cycle de négociations sur le dossier nucléaire iranien, sous l’égide d’un médiateur omanais. 

Ces pourparlers interviennent dans un contexte de tensions persistantes autour de la question sensible de l’enrichissement d’uranium, principal point de blocage entre les deux parties.

Les discussions, engagées le 12 avril dernier, marquent le niveau d’engagement le plus élevé entre Téhéran et Washington depuis le retrait unilatéral des États-Unis de l’accord de Vienne en 2018. 

À l’époque, l’administration Trump avait rétabli de sévères sanctions économiques contre l’Iran dans le cadre d’une politique de « pression maximale ». Aujourd’hui, Washington affiche sa volonté de parvenir à un nouvel accord, tandis que Téhéran exige en priorité, la levée des sanctions qui étouffent l’économie iranienne.

Cependant, les positions des deux camps semblent irréconciliables sur la question de l’enrichissement de l’uranium. Dimanche dernier, l’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff avait réaffirmé que les États-Unis ne pouvaient «autoriser ne serait-ce qu’un pour cent de capacité d’enrichissement» à l’Iran. Une position fermement soutenue par le secrétaire d’État Marco Rubio, qui estime qu’une telle capacité ferait de l’Iran «une puissance nucléaire de seuil».

En réponse, le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi a dénoncé jeudi, des « désaccords fondamentaux » avec Washington, avertissant qu’« il n’y aura pas d’accord » si les États-Unis continuent d’exiger l’arrêt de l’enrichissement de l’uranium. Téhéran, signataire du Traité de non-prolifération (TNP), défend son droit à développer un programme nucléaire civil.

« La souveraineté de l’Iran est une ligne rouge, et nous ne renoncerons en aucun cas à notre droit d’enrichir l’uranium », a déclaré Mohammad Marandi, politologue iranien, dont la position est corroborée par le porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Behrouz Kamalvandi qui rappelle que plusieurs pays, comme les Pays-Bas ou le Japon, enrichissent de l’uranium sans posséder l’arme nucléaire.

Dans un contexte déjà tendu, des informations rapportées par CNN, citant des sources anonymes, ont fait état de préparatifs israéliens en vue de frapper les installations nucléaires iraniennes. Abbas Araghchi a immédiatement réagi, avertissant que les États-Unis seraient tenus pour responsables en cas d’attaque israélienne.

Malgré ces tensions, la Maison Blanche a indiqué que le président Trump, après un échange avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, considérait que les négociations « allaient dans la bonne direction ».

Les discussions de Rome s’annoncent donc cruciales, mais incertaines, alors que chaque camp affiche une intransigeance croissante sur un dossier aux enjeux aussi stratégiques que géopolitiques.