L’enrichissement d’uranium, principal obstacle à un accord nucléaire entre l’Iran et les États-Unis

Les négociations entre les États-Unis et l’Iran sur le programme nucléaire iranien butent sur une question centrale liée à l’enrichissement de l’uranium. 

Lundi 2 juin, le président américain Donald Trump a fermement exclu toute concession sur ce point, tandis que Téhéran réaffirmait son droit à des activités nucléaires «pacifiques».

«Nous n’autoriserons aucun enrichissement d’uranium dans le cadre d’un éventuel accord», a déclaré Trump sur Truth Social, contredisant des informations selon lesquelles Washington aurait proposé un compromis autorisant un enrichissement limité. 

Cette position intervient après cinq cycles de discussions indirectes sous la médiation du Sultanat d’Oman, autour de la relance de l’accord nucléaire de 2015, abandonné par les États-Unis en 2018.

L’Iran, de son côté, a rejeté toute limitation de ses activités civiles dans le domaine nucléaire. «Si le but est de nous priver de notre droit légitime au nucléaire pacifique, il n’y aura pas d’accord», a averti le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, lors d’une rencontre au Caire avec son homologue égyptien et le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi. 

Téhéran exige également des «garanties claires» sur la levée des sanctions américaines, un point que Washington n’a pas encore clarifié, selon le porte-parole de la diplomatie iranienne.

La tension a été ravivée par un récent rapport de l’AIEA révélant que l’Iran a accru sa production d’uranium enrichi à 60 %, un seuil proche du niveau militaire qui est de 90 %. 

Bien que Téhéran nie toute visée militaire, les pays occidentaux et Israël, qui le considèrent comme une menace existentielle, restent sceptiques à ce sujet. «Plus de transparence est nécessaire», a insisté Grossi, défendant le rapport de son agence après que l’Iran l’a qualifié de «politique» et «non fiable».

Alors que Trump a plusieurs fois évoqué une option militaire en cas d’échec, le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi a plaidé pour «éviter une guerre régionale». « Le Moyen-Orient a assez de crises», a renchéri son ministre des Affaires étrangères.

Malgré ces divergences, la Maison Blanche a estimé qu’un accord «acceptable» reste encore possible. Mais avec des positions aussi diamétralement opposées, la voie vers un terrain d’entente semble étroite. Les prochains jours seront décisifs pour savoir si les deux parties parviendront à surmonter ce qui reste, mais pour l’instant les négociations sont dans une impasse majeure.