La Cour suprême des États-Unis a levé, lundi, la suspension d’un décret présidentiel signé le 11 février, ouvrant la voie à la mise en œuvre de licenciements massifs de fonctionnaires fédéraux, voulus par le président Donald Trump. Cette décision revient sur un jugement rendu en Californie, selon lequel ces mesures auraient nécessité une approbation préalable du Congrès.
La juge de première instance Susan Illston avait estimé que ces suppressions de postes à grande échelle excédaient les prérogatives présidentielles. Mais la Cour suprême a jugé, à la majorité, que l’exécutif pouvait planifier des réorganisations « conformément à la législation en vigueur », sans aval du législatif.
Dans son avis, la juge progressiste Sonia Sotomayor souligne toutefois que la décision ne porte pas sur la légalité des plans de restructuration eux-mêmes, mais uniquement sur le décret présidentiel. « Les plans eux-mêmes ne sont pas soumis à cette Cour, à ce stade », précise-t-elle, laissant entrevoir de futures batailles juridiques si certaines réductions compromettaient le bon fonctionnement des agences fédérales.
La Maison-Blanche a salué cette décision comme une « victoire décisive » pour l’administration Trump. À l’inverse, l’AFGE, principal syndicat des fonctionnaires fédéraux, dénonce un « coup grave porté à la démocratie » et craint un affaiblissement des services publics essentiels. La juge Ketanji Brown Jackson, en désaccord, estime que « le président ne peut pas, seul, restructurer fondamentalement le gouvernement fédéral ».
Cette décision survient alors que des critiques émergent concernant l’impact des coupes budgétaires décidées sous Trump, notamment au sein du Service météorologique national. Des experts estiment que la suppression de 600 postes, dont des météorologues expérimentés, a aggravé le bilan humain des récentes inondations meurtrières au Texas, qui ont fait plus de 160 victimes. La NOAA, responsable de la prévision météorologique, a vu son budget réduit de 30 % et ses effectifs diminués de 18 %