Autrefois leader mondial incontesté du diamant, la Russie reste en 2024 le deuxième producteur mondial, représentant encore 32 % de la production globale.
La majorité de cette activité repose sur le groupe public Alrosa, qui concentre à lui seul, près de 90 % de l’extraction nationale, principalement en Iakoutie, en Sibérie orientale. Mais depuis l’invasion de l’Ukraine, l’industrie diamantifère russe est frappée de plein fouet par les sanctions économiques internationales décrétées par les puissances occidentales.
Sous pression des États-Unis, de l’Union européenne et des pays du G7, Alrosa a vu ses débouchés occidentaux se fermer. Depuis mars 2024, l’UE interdit l’importation de diamants russes de plus de 1 carat, une mesure étendue en septembre aux bijoux, montres et pierres synthétiques contenant des diamants d’origine russe.
En conséquence, l’entreprise russe a réorienté ses exportations vers l’Inde, principal centre mondial de taille, mais ce repositionnement n’a pas suffi à compenser la chute des ventes. Déjà affaibli par une demande mondiale en berne, le marché indien a été rapidement saturé, selon Forbes Russie.
Alrosa encaisse le coup en voyant ses bénéfices chuter de 77 % en 2024, et ses stocks invendus atteindre près de 130 milliards de roubles (environ 1,4 milliard d’euros), selon The Moscow Times.
Pour éviter l’effondrement du secteur, le gouvernement russe a annoncé un plan de soutien massif : entre 2025 et 2027, l’État prévoit de dépenser 154 milliards de roubles (environ 1,7 milliard d’euros) pour racheter les diamants excédentaires.
Face à l’impasse, Alrosa cherche à diversifier ses activités. En 2024, elle a obtenu une licence d’exploitation aurifère dans l’oblast de Magadan, en Extrême-Orient russe, sur un gisement estimé à 100 tonnes d’or. Cette nouvelle orientation pourrait générer pour cette entreprise, entre 5 % et 10 % de revenus supplémentaires à partir de 2030, selon les prévisions d’un analyste cité par Forbes.