Accord franco-britannique-Migration : Le Royaume-Uni détient les premiers migrants avant leur expulsion vers la France

Le Royaume-Uni a annoncé, jeudi 7 août, avoir placé en détention les premiers migrants arrivés sur son territoire à bord de petites embarcations et qui devraient être expulsés vers la France, dans le cadre du nouveau traité franco-britannique sur l’expulsion des migrants clandestins, entré en vigueur depuis la veille.

Selon le ministère britannique de l’Intérieur (Home Office), ces personnes ont été interpellées peu après leur arrivée au Royaume-Uni par la voie maritime à travers la Manche et transférées dans des centres de rétention administrative, dans l’attente de leur expulsion vers la France. Le nombre exact de migrants concernés n’a pas été révélés.

Ce nouveau mécanisme repose sur un principe d’échange « un pour un » : Paris s’engage à reprendre certains migrants entrés illégalement au Royaume-Uni par la Manche, tandis que Londres accueillera en contrepartie des demandeurs d’asile depuis la France, notamment ceux ayant des liens familiaux ou personnels avec le Royaume-Uni et ayant déposé une demande via une plateforme en ligne, désormais opérationnelle.

L’accord, conclu en juillet dernier entre le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron lors de la visite d’État de ce dernier à Londres, est valable jusqu’en juin 2026. Il vise à dissuader les traversées clandestines souvent organisées par des réseaux de passeurs, à bord d’embarcations surchargées et dangereuses.

D’après les autorités britanniques, les premières expulsions vers la France pourraient intervenir « dans les prochaines semaines ». Le processus prévoit que Londres transmette à Paris, sous trois jours, la liste des migrants concernés, à laquelle la France devra répondre sous un délai de 14 jours.

« Quand j’ai promis que je ne reculerais devant rien pour sécuriser nos frontières, j’étais sérieux », a déclaré Keir Starmer sur les réseaux sociaux, alors que son gouvernement fait face à une pression croissante pour endiguer l’immigration clandestine.

Depuis le début de l’année, plus de 25 400 personnes ont franchi illégalement la Manche à bord de ‘small boats’, selon les chiffres officiels, soit une hausse de 49 % par rapport à la même période l’an dernier. En parallèle, 18 personnes ont trouvé la mort dans ces tentatives de traversée, d’après les données du ministère de l’Intérieur français.