Le gouvernement italien dévoile un projet pour relier la Sicile au continent par le plus long pont suspendu du monde

Rejoindre la Sicile en voiture pourrait devenir réalité d’ici une dizaine d’années d’après le gouvernement italien de Georgia Meloni qui a confirmé la construction d’un pont suspendu de 3,3 kilomètres, culminant à 70 mètres de hauteur et dépourvu de pilier central, une première mondiale si un projet d’une telle envergure voit le jour.

« Nous croyons en cette infrastructure, comme nous croyons en toutes celles que cette nation attend depuis des décennies », a affirmé la Première ministre, Giorgia Meloni. L’idée de relier l’île au continent remonte à l’Antiquité romaine, et avait déjà été relancée par l’ex-premier ministre, Silvio Berlusconi, avant d’être abandonnée en raison des coûts dudit projet, jugés insoutenables.

Le projet, estimé à 13,5 milliards d’euros, est désormais inscrit au budget de l’État. Selon le ministre des Transports, Matteo Salvini, cet investissement « doublera de valeur », avec un impact potentiel de 23 milliards d’euros sur le PIB national. 

L’ouvrage vise à stimuler l’économie du sud de l’Italie, tout en renforçant les capacités logistiques et militaires, notamment pour l’acheminement des troupes vers les bases américaines installées en Sicile.

Mais la mégastructure ne fait pas l’unanimité dans le pays. Des collectifs «anti-pont» se mobilisent déjà, dénonçant un chantier au coût colossal dans une région où les infrastructures publiques restent déficientes. 

Les opposants à ce projet pointent le risque d’un détournement des priorités budgétaires, alors que des besoins criants persistent dans les secteurs de la santé publique, les transports locaux et l’éducation.

Le gouvernement italien, lui, met en avant un chantier « stratégique » et « porteur d’emplois », symbole d’un développement que Rome promet depuis longtemps au Mezzogiorno. Les travaux devraient s’échelonner sur près d’une décennie, avec l’objectif affiché de livrer l’ouvrage à l’horizon 2035.