Les tensions entre Washington et la Cour pénale internationale (CPI) se sont encore intensifiées avec les nouvelles sanctions prises ce jeudi par les États-Unis contre quatre magistrats de la juridiction basée à La Haye, dont le Français Nicolas Guillou.
Ces sanctions visent également la Canadienne Kimberly Prost, la Fidjienne Nazhat Shameem Khan et le Sénégalais Mame Mandiaye Niang.
Selon le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, ces personnalités auraient « directement participé aux efforts de la CPI pour enquêter, arrêter, détenir ou poursuivre des ressortissants americains ou israéliens, sans le consentement de leurs pays».
Lesdites sanctions incluent l’interdiction d’entrée sur le territoire américain, le gel d’éventuels avoirs aux USA ainsi que l’interdiction de toute transaction financière.
La Cour a aussitôt dénoncé une « attaque flagrante » contre son indépendance et l’ordre international, rappelant dans un communiqué, sa mission de lutte contre l’impunité « en stricte conformité avec son cadre juridique, sans tenir compte des pressions ou des menaces ».
Cette décision américaine intervient après des mesures similaires annoncées en février contre le procureur Karim Khan, puis début juin contre quatre magistrats de la CPI.
Washington reproche à la CPI d’avoir engagé des procédures contre des soldats américains pour des crimes présumés commis en Afghanistan, mais aussi d’avoir délivré des mandats d’arrêt contre deux dirigeants israéliens, dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu, visé depuis novembre 2024 pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.
La France a réagi avec « consternation », exprimant sa solidarité envers les magistrats concernés et jugeant ces sanctions « contraires au principe d’indépendance de la justice ».
À l’inverse, Benjamin Netanyahu a salué « une action décisive » de Washington « contre la campagne de diffamation visant Israël ».
Avec ces nouvelles mesures, les États-Unis confirment leur volonté de s’opposer à une juridiction qu’ils accusent de «politisation» et de représenter «une menace pour la sécurité nationale».