Le procès de L’ex-président brésilien, Jair Bolsonaro entre dans sa phase décisive

La Cour suprême du Brésil ouvre ce mardi 2 septembre, un procès historique qui pourrait sceller l’avenir de l’ancien président brésilien d’extrême-droite, Jair Bolsonaro (2019-2022) qui encourt jusqu’à 43 ans de prison pour tentative de coup d’État, malgré les pressions diplomatiques exercées par le président des Etats-Unis, Donald Trump en vue de sa relaxation.

D’ici au 12 septembre, huit accusés, dont plusieurs ex-ministres et de hauts gradés militaires qui comparaissent dans ce procès, seront fixés sur leur sort. 

Le parquet affirme que Bolsonaro dirigeait une «organisation criminelle» qui l’aidait à se maintenir illégalement au pouvoir après sa défaite électorale face au président Luiz Inacio Lula da Silva en 2022. 

L’ancien chef de l’État, Bolsonaro, 70 ans, assigné à résidence depuis août et déjà déclaré inéligible jusqu’en 2030, dénonce une « persécution politique ».

L’affaire a tendu les relations entre Brasilia et Washington. En soutien à son allié brésilien, Donald Trump a qualifié la procédure de «chasse aux sorcières» et imposé une surtaxe de 50 % sur certaines exportations brésiliennes vers les Etats-Unis, ce qui généré une crise diplomatique sans précédent entre les deux pays.

Selon l’accusation, Bolsonaro aurait non seulement inspiré ces émeutes, mais aussi planifié un état de siège et l’assassinat de Lula, de son vice-président, Geraldo Alckmin et du juge Alexandre de Moraes, rapporteur du procès.

La sécurité a été considérablement renforcée à Brasilia, autour de la place des Trois-Pouvoirs, théâtre du saccage du 8 janvier 2023 par des milliers de partisans bolsonaristes. Drones, caméras thermiques et dispositifs policiers encadrent désormais le palais présidentiel, le Parlement et la Cour suprême. 

Très attendu, le verdict dépendra du vote de cinq magistrats, dont Moraes, figure centrale dans ce procès et assujetti aujourd’hui à des sanctions américaines. 

Une condamnation pourrait conduire Bolsonaro directement en détention, même si des recours restent possibles. Ses alliés misent néanmoins sur une hypothétique amnistie parlementaire.

Ce procès inédit, quarante ans après la fin de la dictature militaire, pourrait redessiner le paysage politique brésilien. Lula, 79 ans, dont la popularité s’est renforcée face aux attaques de Trump, affiche déjà son ambition de briguer un nouveau mandat en 2026, se présentant en défenseur de la souveraineté nationale.