La ville nouvelle de Northstowe, au cœur de l’Angleterre, illustre l’ambition urbanistique du Royaume-Uni. Actuellement peuplée d’environ 3 000 habitants, elle devrait en compter dix fois plus d’ici vingt ans.
Ce projet pilote, conçu pour répondre à la crise du logement, s’inscrit dans le cadre de la stratégie du premier ministre travailliste, Keir Starmer, élu en juillet 2024, qui s’est engagé à livrer 1,5 million de nouveaux logements d’ici à 2029.
Si la majorité de ces habitations seront construites en périphérie de villes existantes, le gouvernement entend également relancer l’idée des « villes nouvelles », héritage du programme réformateur de Clement Attlee à la sortie de la Seconde Guerre mondiale. Celui-ci avait ouvert la voie à des expériences urbanistiques comme Milton Keynes, devenue emblématique mais souvent critiquée pour sa dépendance à la voiture et son urbanisme centré sur les centres commerciaux.
Les responsables dans la ville Northstowe veulent rompre avec ce modèle. « Le monde est très différent de celui des années 1960 », souligne Katja Stille, urbaniste de l’agence Tibbalds, en charge de l’aménagement, précisant que dans cette ville, la priorité est donnée aux espaces verts, aux pistes cyclables, aux lacs et aux transports collectifs, avec l’ambition de bâtir une cité « saine » et faiblement émettrice de carbone. Située à une vingtaine de kilomètres de Cambridge, la ville prend forme sur le site d’une ancienne base de la Royal Air Force.
Depuis l’arrivée des premiers résidents en 2017, environ 1.600 logements ont été construits à Northstowe et 10.000 autres sont prévus à terme, accompagnés de huit écoles et d’équipements publics, même si de nombreux défis devraient être relevés à sa voir ceux de la disponibilité des terrains, des coûts des matériaux et la pénurie de la main-d’œuvre qualifiée. « Un objectif ambitieux et un véritable défi », admet Tim Wray, directeur du promoteur Keepmoat, engagé dans la construction de 300 logements dans cette cité.
Un groupe de travail gouvernemental examine déjà plus de cent sites à travers l’Angleterre pour accueillir de futures villes nouvelles, chacune pouvant compter environ 10.000 logements. L’exécutif promet des lieux «bien conçus, beaux, abordables», dotés d’écoles, de cabinets médicaux et de transports publics accessibles.