Le président argentin Javier Milei a subi dimanche 7 septembre un revers politique significatif, à un mois des législatives de mi-mandat. Dans la province stratégique de Buenos Aires, bastion historique du péronisme et qui concentre plus du tiers de l’électorat national, son parti, La Libertad Avanza, a été nettement devancé par l’opposition.
Selon les résultats officiels portant sur 93 % des suffrages, la coalition péroniste Fuerza Patria (centre-gauche) a recueilli près de 47 % des voix, contre un peu moins de 34 % pour le camp présidentiel, allié pour l’occasion au parti PRO de l’ex-chef d’État Mauricio Macri (2015-2019). L’écart, de 13 points, dépasse largement les prévisions des sondages, qui anticipaient un duel plus serré.
« Sans aucun doute, nous avons subi une claire défaite », a reconnu Javier Milei depuis le QG électoral de son parti à La Plata. Mais le président a immédiatement exclu toute inflexion : « Le cap choisi en 2023 ne changera pas. Nous allons l’approfondir et l’accélérer », a-t-il affirmé.
Malgré la défaite, La Libertad Avanza devrait renforcer sa présence au sein de l’assemblée provinciale, doublant son nombre de sièges de 12 à environ 24 sur 92.
Ce scrutin s’inscrit dans un contexte délicat pour le gouvernement. Si le programme de rigueur budgétaire de Javier Milei semble commencer à freiner l’inflation – tombée à 17,3 % sur sept mois en 2025 contre 87 % sur la même période l’an dernier – l’exécutif est fragilisé par un scandale de présumés pots-de-vin impliquant l’Agence nationale pour le handicap, affaire qui touche indirectement la sœur du président, Karina Milei.
Par ailleurs, le chef de l’État a enregistré jeudi son premier revers parlementaire, lorsque les députés ont annulé son veto à une loi augmentant les financements pour les personnes handicapées. Enfin, la dépréciation du peso a contraint le gouvernement à intervenir sur le marché des changes, accentuant la fébrilité des marchés à l’approche du scrutin national.