Guerre Israël-Hamas : Donald Trump prend ses distances après les frappes israéliennes sur le Qatar

Le président américain Donald Trump a vivement critiqué l’attaque israélienne menée mardi 9 septembre à Doha, au Qatar, contre des responsables du Hamas. Selon plusieurs sources, la Maison Blanche n’aurait pas été informée en amont de cette opération, contrairement aux usages lors d’actions militaires sensibles. Le Pentagone aurait même découvert en temps réel l’attaque en observant les appareils israéliens en route vers la capitale qatarie. « Très mécontent de la manière dont ça s’est passé », a répété Donald Trump lors d’une sortie publique à Washington.

Les tensions entre le président américain et le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou ne sont pas nouvelles, mais cette fois le différend est ouvertement affiché. Trump a précisé que cette décision « n’avait pas été prise par [lui] », mais par Nétanyahou seul. Si le chef de la Maison Blanche juge « louable » l’objectif d’affaiblir le Hamas, il a regretté que Tel-Aviv « fasse cavalier seul », au risque de fragiliser l’alliance avec les États-Unis.

La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a souligné que cette frappe « ne promeut pas les objectifs » communs des États-Unis et d’Israël, rappelant que le Qatar est un « ami » et un « allié fort » de Washington. Le pays abrite en effet la plus grande base militaire américaine de la région et accueille, depuis 2012, le bureau politique du Hamas avec l’aval des États-Unis. Trump s’est entretenu avec l’émir, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, auquel il a assuré qu’« une telle chose ne se reproduirait pas ».

De son côté, l’ambassadeur israélien à l’ONU, Danny Danon, a confirmé que son pays n’agit « pas toujours en fonction des intérêts des États-Unis », tout en insistant sur le caractère ciblé de cette opération. « Ce n’était pas une attaque contre le Qatar, mais contre le Hamas », a-t-il affirmé à la radio israélienne.