L’Iran a vivement rejeté, mercredi, les critiques du secrétaire d’État américain Marco Rubio, qualifiant ses déclarations sur le programme de missiles de la République islamique de « non-sens ». M. Rubio avait auparavant estimé que ce programme constituait un « risque inacceptable » pour la sécurité mondiale.
« Ses propos sont un non-sens », a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, lors d’un point presse. Il a ajouté que les États-Unis n’étaient « pas supposés faire de commentaires sur les capacités de défense d’une nation qui a décidé de préserver son indépendance à tout prix ». M. Baghaï a défendu le programme de missiles de l’Iran comme un moyen légitime « de résister à la cupidité, à l’agression et aux assauts des étrangers, y compris des États-Unis et du régime sioniste ».
Cette passe d’armes verbale intervient dans un contexte de fortes tensions persistantes. En visite lundi en Israël, M. Rubio avait réaffirmé l’engagement des États-Unis à poursuivre la campagne de « pression maximale » — héritée de l’ère Trump — assortie de sanctions économiques contre Téhéran. Il avait justifié cette position en évoquant la menace que représenterait, selon Washington, « un Iran nucléaire dirigé par un ecclésiastique chiite radical » disposant de missiles à longue portée.
La situation s’était déjà considérablement envenimée en juin dernier lorsque des frappes militaires israéliennes et américaines avaient visé des sites iraniens, dont l’usine souterraine d’enrichissement d’uranium de Fordo. L’Iran avait répliqué par des tirs de missiles et de drones, gelant de facto les pourparlers nucléaires indirects engagés depuis avril.
Si Ali Larijani, secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale iranien, a laissé entendre début septembre que son pays restait ouvert aux négociations sur le nucléaire, il a catégoriquement exclu toute discussion concernant son programme balistique. Cette position, couplée à l’intransigeance affichée de Washington, laisse présager une prolongation de la crise diplomatique, aucun compromis ne semblant en vue à court terme.