Trois pays du Commonwealth franchissent le pas et reconnaissent l’État de Palestine

Dans un mouvement diplomatique coordonné susceptible de redessiner les équilibres géopolitiques au Proche-Orient, la Grande-Bretagne, l’Australie et le Canada ont annoncé, dimanche, leur reconnaissance officielle de l’État de Palestine. 

Cette décision a été qualifiée d’«historique» et immédiatement saluée par le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, qui y voit une avancée majeure vers la concrétisation de la solution à deux États.

Dans des déclarations rapportées par l’agence de presse palestinienne (officielle) Wafa, Mahmoud Abbas a affirmé que ces reconnaissances «s’inscrivent dans le cadre des efforts internationaux coordonnés visant à créer un climat propice à la mise en œuvre de la solution de deux États ». 

Il a estimé qu’elles constituaient une « étape importante et nécessaire sur la voie d’une paix juste et durable», se félicitant qu’elles répondent aux «aspirations du peuple palestinien» et soient conformes au droit international.

Pour le leader palestinien, cette validation par trois puissances majeures du Commonwealth, dont le Royaume-Uni artisan de la création de l’Etat d’Israël en 1948, représente une légitimation cruciale des «droits inaliénables» du peuple palestinien. 

La reconnaissance officielle de l’Etat de la Palestine par les trois pays membres du Commonwealth est perçue à Ramallah comme un contrepoids diplomatique aux initiatives unilatérales israéliennes et un moyen de pression sur Tel-Aviv,pour relancer des négociations directes au point mort depuis une décennie. 

Cette reconnaissance, bien que symbolique puisqu’elle n’apporte pas de changement immédiat sur le terrain, isole un peu plus la position israélienne sur la scène internationale et marque l’échec de la stratégie qui consistait à conditionner la création d’un État palestinien à des négociations bilatérales sans prérequis.

Ce geste fort intervient dans un contexte régional extrêmement tendu, marqué par l’offensive génocidaire des forces sionistes à Gaza et les tensions persistantes en Cisjordanie. 

Il semble acter un changement de paradigme au sein d’une partie de la communauté internationale, lassée de l’impasse et favorable à une reconnaissance unilatérale comme levier pour préserver l’horizon politique d’une solution à deux États, menacé par la colonisation israélienne et sa politique de la terre brûlée.