A six semaines de la cruciale de la Conférence mondiale sur le climat « COP30 » prévue au Brésil, un rapport accablant de l’ONU publié lundi 22 septembre, sonne comme un sévère rappel à l’ordre pour la communauté internationale.
Loin des promesses de l’accord de Paris, le monde s’achemine vers une expansion massive et continue des énergies fossiles dans les prochaines décennies, hypothéquant toute chance de limiter le réchauffement climatique à +1,5°C, d’après un constat sans appel de l’ONU.
Selon ce «Production Gap Report», la production planétaire prévue de charbon, de pétrole et de gaz en 2030 excédera de plus du double les niveaux compatibles avec les objectifs climatiques.
Pis, la trajectoire ne montre aucun signe d’infléchissement : la production de charbon devrait croître jusqu’en 2035, celle de gaz jusqu’en 2050, et les projets pétroliers n’envisagent aucun déclin anticipé. En clair, si les tendances actuelles se poursuivent, prévient le rapport, l’humanité produira en 2050 quatre à cinq fois trop d’énergies fossiles que ce que la science prescrit.
Les auteurs du rapport mettent en garde contre une procrastination dangereuse : plus la réduction est retardée, plus les mesures correctrices devront être drastiques et socialement brutales pour espérer atteindre la neutralité carbone d’ici à la fin du siècle.
Cet avertissement intervient à un moment charnière, alors que les pays du monde entier s’apprêtent à déposer ce mercredi 24 septembre leurs nouveaux plans d’action climatique (CDN), qui s’annoncent déjà très insuffisants au regard de l’écart abyssal entre les engagements et l’expansion fossile planifiée.
Le rapport note que six pays, contre quatre l’an dernier, développent désormais des scénarios de production énergétique théoriquement alignés avec la neutralité carbone. Reste à traduire ces feuilles de route en actes concrets et à imposer un changement de cap immédiat pour éviter la catastrophe.

