la Corée du Nord détient environ 2 tonnes d’uranium hautement enrichi, selon la Corée du Sud

Le gouvernement sud-coréen a révélé ce jeudi que la Corée du Nord détiendrait environ 2 000 kilogrammes d’uranium hautement enrichi , une quantité suffisante pour produire une cinquantaine de bombes atomiques. Cette estimation, fondée sur les travaux d’experts internationaux comme la Fédération des scientifiques américains (FAS), a été présentée par le ministre de l’Unification, Chung Dong-young, qui a souligné le caractère « militaire » de ce matériau, enrichi à plus de 90 %.

« À cette heure précise, les centrifugeuses d’uranium de la Corée du Nord fonctionnent sur quatre sites », a-t-il alerté, jugeant « urgent » de mettre un terme au programme nucléaire nord-coréen. Selon les critères de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), environ 42 kg d’UHE sont nécessaires pour constituer une masse critique permettant une explosion nucléaire. Les stocks attribués à Pyongyang dépasseraient donc très largement le seuil requis pour constituer une force de dissuasion opérationnelle.

Cette annonce intervient dans un contexte de regain de tensions, alors que le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un s’est dit prêt cette semaine à dialoguer avec les États-Unis – mais uniquement sous condition de conserver son arsenal nucléaire. Le ministre sud-coréen a plaidé pour la tenue d’un sommet direct entre Pyongyang et Washington, tout en déplorant l’inefficacité des sanctions internationales, en vigueur depuis le premier essai nucléaire nord-coréen en 2006.

La Corée du Nord exploiterait actuellement plusieurs sites d’enrichissement, dont celui de Yongbyon, prétendument démantelé puis remis en service en 2021 selon les renseignements sud-coréens. Ces installations lui permettent de produire en continu de l’uranium de qualité militaire, échappant à tout contrôle international depuis son retrait du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) en 2003.

Face à cette accumulation de matières fissiles, Séoul et ses alliés cherchent une parade diplomatique ou sécuritaire, alors que Pyongyang semble verrouiller son statut d’État nucléaire.