Etats-Unis : L’ancien conseiller à la sécurité nationale, John Bolton, fervent défenseur du Polisario, inculpé pour des documents classifiés

La justice américaine a porté un coup dur à une figure éminente de l’establishment américain de sécurité nationale. John Bolton, ancien Conseiller à la sécurité nationale sous le premier mandat du président Donald Trump, et fervent défenseur du front Polisario, a été inculpé officiellement jeudi, par un grand jury fédéral dans le Maryland, pour détention non autorisée de documents classifiés, plongeant un peu plus l’ancienne administration Biden dans de nouvelles turbulences judiciaires.

Selon des médias américains, l’acte d’accusation comprend dix chefs de rétention illégale d’informations et huit autres chefs de transmission non autorisée d’informations relevant de la défense des Etats-Unis. S’il est reconnu coupable, John Bolton encourt une peine maximale de dix ans de prison pour chaque chef d’accusation.

L’affaire, rendue publique en août dernier, avait été marquée par des perquisitions simultanées du FBI au domicile de Bolton dans le Maryland et à son bureau de Washington. Ces opérations, menées sur fond de tensions politiques récurrentes entre Démocrates et Républicains, visaient à établir si l’ancien haut fonctionnaire, un faucon de la politique étrangère connu pour ses positions intransigeantes, avait enfreint la loi en conservant ou en partageant illégalement des informations sensibles.

La procédure judiciaire prend une tournure particulière dans le contexte actuel, où la gestion des secrets d’État est au cœur de plusieurs enquêtes fédérales. L’inculpation de Bolton, renvoyé par Donald Trump en septembre 2019 après des désaccords profonds sur la politique étrangère. En janvier dernier, Donald Trump a même mis fin aux fonctions de l’équipe des services secrets chargée d’assurer la protection de son ancien conseiller.

Pour rappel, le lobbyiste zélé à la solde d’Alger dans la défense des revendications territoriales chimériques du Polisario, John Bolton a été l’un des premiers hauts responsables américains à critiquer ouvertement la reconnaissance le 10 décembre 2020, par le président républicain, Donald Trump, de la souveraineté du Maroc sur l’ensemble de son territoire national incluant le Sahara occidental.

Peu après les perquisitions d’août dernier, Kash Patel, un proche de l’ancien président, avait martelé sur le réseau X : « Personne n’est au-dessus de la loi», un message perçu comme un rappel à l’ordre, bien que venant d’un camp politique souvent critique envers le ministère de la Justice.

De son côté, la ministre de la Justice, Pam Bondi avait apporté son soutien à l’opération en affirmant, dans une déclaration sans équivoque, que « la sécurité de l’Amérique n’est pas négociable ». Ces éléments dessinent un paysage où la bataille pour le contrôle de l’information classifiée dépasse les clivages partisans.

L’inculpation de John Bolton démontre la détermination des procureurs fédéraux à poursuivre les manquements présumés dans la manipulation des documents les plus secrets de l’État, quelles que soient l’envergure et l’affiliation politique des personnes visées.