L’UE dévoile un « Pacte pour la Méditerranée » de 42 milliards d’euros pour renforcer la coopération régionale

Dans un virage stratégique significatif, la Commission européenne a dévoilé, jeudi, son ambitieux «Pacte pour la Méditerranée» doté d’une enveloppe financière proposée de 42 milliards d’euros pour la période 2028-2034.

Ce nouveau cadre de coopération vise explicitement à renouer le dialogue avec les partenaires du Sud, longtemps perçu comme le parent pauvre de la politique de voisinage de l’Union européenne (UE).

Cette initiative marque une correction assumée des priorités passées. La commissaire européenne chargée du dossier, Dubravka Suica a reconnu sans détour, que «peut-être qu’à un certain moment, les habitants du sud de la Méditerranée ont eu l’impression que nous nous concentrions trop sur l’Ukraine, la Géorgie, la Moldavie, les Balkans… et qu’ils se sont sentis un peu laissés pour compte». 

Le Pacte semble donc conçu pour rectifier ce déséquilibre géopolitique et offrir une perspective tangible à une région clé, en particulier les pays d’Afrique du Nord.

Élaboré en étroite collaboration avec dix pays partenaires, dont le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, l’Égypte et le Liban, le projet s’articule autour de trois piliers fondamentaux. Le premier centré sur « les personnes », mise sur l’éducation, les compétences et la culture, avec pour mesure phare la création d’une Université méditerranéenne. 

Le deuxième pilier, « économique », vise à renforcer le commerce, attirer les investissements et soutenir une croissance durable via le soutien aux startups et les énergies vertes. Enfin, le troisième axe concerne la « sécurité, la résilience et la migration », un dossier épineux mais incontournable.

Avec un budget proposé qui double l’enveloppe du budget septennal actuel dédié au voisinage sud, Bruxelles table sur un effet de levier considérable. La Commission estime que ces fonds publics pourraient attirer jusqu’à cinq fois leur montant en investissements privés, catalysant ainsi une transformation économique plus profonde. 

Le calendrier prévoit un soutien politique attendu en novembre, avant une adoption définitive et les négociations sur les détails financiers en 2026. Ce « Pacte pour la Méditerranée » se pose ainsi comme la pierre angulaire d’une relation rénovée, où la jeunesse et la prospérité partagée sont érigées en remparts contre l’instabilité.