A la suite d’un accord de coalition, Sanae Takaichi est pressentie pour devenir la prochaine Première ministre du Japon

Le Japon est sur le point de connaître une rupture historique avec l’entrée prochaine d’une femme à la tête de son gouvernement. Sanae Takaichi, figure conservatrice et nationaliste du Parti libéral-démocrate (PLD), devrait être investie Première ministre ce lundi 20 octobre. 

Cette nomination fait suite à la conclusion d’un accord de coalition stratégique entre le PLD et le Parti japonais pour l’innovation (JIP), une formation réformatrice de centre-droit.

Cet arrangement politique intervient dans un contexte de recomposition des alliances, après le retrait du partenaire historique de coalition, le Komeito, le 10 octobre dernier. L’implosion de cette alliance vieille de 26 ans avait plongé le PLD, au pouvoir de manière quasi ininterrompue depuis 1955, dans une crise gouvernementale nécessitant la formation rapide d’une nouvelle majorité.

L’accession de Mme Takaichi, 64 ans, élue présidente du PLD le 4 octobre, est rendue possible par le rapprochement avec le JIP. Cette nouvelle coalition se situerait à seulement deux sièges de la majorité absolue requise pour l’élection au premier tour du Parlement. Son élection serait néanmoins assurée au second tour, où la majorité simple suffit.

L’annonce de cet accord a été accueillie avec un optimisme marqué par les marchés financiers, la Bourse de Tokyo enregistrant une hausse de plus de 3% et le Nikkei atteignant un niveau record. Les investisseurs anticipent la mise en œuvre par Mme Takaichi de politiques budgétaires proactive.

Les négociations ont abouti à des concessions notables de la part du PLD, qui s’est engagé à étudier des propositions phares du JIP, telles que l’annulation de la taxe sur la consommation des denrées alimentaires et une réduction du nombre de parlementaires. Bien qu’aucun portefeuille ministériel ne devrait être attribué au JIP, un de ses membres pourrait intégrer le cabinet en tant que conseiller spécial.

La future cheffe de gouvernement hérite d’un lourd dossier, comprenant la gestion d’une économie fragile, une inflation persistante, une dette publique abyssale et les défis structurels du vieillissement démographique. Son leadership sera également testé à l’international, notamment dans les relations avec les États-Unis, à l’approche d’une visite prévue du président Donald Trump fin octobre.