La Corée du Nord procède à plusieurs tirs de missiles balistiques, dix jours avant le sommet de l’Apec à Séoul

L’état-major interarmées sud-coréen a annoncé ce mercredi matin, le tir de plusieurs missiles balistiques de courte portée. Cette démonstration de force intervient à peine environ une semaine avant l’ouverture du sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (Apec) en Corée du Sud, où est également attendu le président américain, Donald Trump.

Les projectiles, identifiés comme des missiles balistiques à courte portée, ont été tirés depuis la région de Junghwa, dans le Hwanghae du Nord, vers 8 h 10 (23 h 10 GMT mardi).  Ce geste militaire constitue le premier essai significatif depuis l’investiture, en juin dernier, du président sud-coréen de centre-gauche, Lee Jae-myung qui affiche une volonté de détente avec la Corée du Nord, marquant une rupture nette avec la ligne inflexible de son prédécesseur conservateur, Yoon Suk-yeol.

La manœuvre nord-coréenne survient dans un contexte de relations ambiguës entre Pyongyang et Washington. Donald Trump a récemment exprimé son souhait de renouer avec le dirigeant Kim Jong-un, après trois rencontres infructueuses entre 2018 et 2019. Ces pourparlers historiques n’avaient alors abouti à aucune avancée concrète sur le dossier nucléaire nord-coréen, Pyongyang refusant toute concession concernant l’abandon de son arsenal nucléaire.

Fin septembre, Kim Jong-un avait pourtant laissé entrevoir une possible reprise du dialogue, évoquant même de « bons souvenirs » avec le président Trump. Le régime conditionne toute ouverture, par la renonciation de Washington à exiger la dénucléarisation de la Corée du Nord.

En parallèle de ces signaux politiques, l’armée nord-coréenne poursuit méthodiquement le développement de ses programmes d’armement. En septembre, un test de moteur à combustible solide pour missiles nucléaires longue portée, a été réalisé en présence du dirigeant Kim Jong-un. Cette technologie, plus performante et plus mobile que les systèmes à combustible liquide, pourrait annoncer un essai de tir dans les prochains mois.

Ces programmes, lourdement sanctionnés par les Nations unies, sont justifiés par Pyongyang comme une réponse nécessaire aux «menaces» persistantes des États-Unis et de leurs alliés occidentaux. Alors que la communauté internationale s’apprête à se réunir à Gyeongju, ces tirs rappellent avec force, que la péninsule coréenne reste un des points les plus volatils de la géopolitique mondiale.