Le PKK annonce le retrait de ses combattants de la Turquie vers le nord de l’Irak

Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a annoncé, dimanche, le retrait de ses combattants du territoire turc et leur transfert vers le Nord de l’Irak, exhortant Ankara à prendre « sans délai » les mesures juridiques nécessaires pour préserver le processus de paix engagé il y a un an. 

La Turquie a salué cette décision offrant des « résultats concrets » après quatre décennies de conflit ayant causé, selon le président turc, Recep Tayyip Erdogan, près de 50.000 morts et des milliards de dollars de pertes économiques.

Le mouvement kurde a diffusé une photographie qu’il présente comme celle de 25 combattants, dont huit femmes, désormais positionnés en Irak. Si le nombre total de combattants concernés par ce retrait n’a pas été officiellement annoncé, des observateurs l’estiment entre 200 et 300 personnes.

Ce retrait s’inscrit dans une dynamique initiée en mai dernier, lorsque le PKK – classé comme organisation terroriste par Ankara – a annoncé sa dissolution, répondant à l’appel depuis sa prison de son chef historique, Abdullah Öcalan. Détenteur d’une influence incontestée malgré vingt-cinq ans de détention, ce dernier avait lancé en février un « appel à la paix », invitant le mouvement à embrasser la lutte démocratique.

Cette annonce fait suite à plusieurs gestes symboliques, dont une cérémonie de désarmement en juillet dans le nord de l’Irak, où des combattants avaient brûlé leurs armes. Elle intervient également après la reprise, en août, des travaux d’une commission parlementaire turque chargée d’élaborer un cadre juridique pour la paix.

Dans sa déclaration, le PKK a réclamé l’adoption de lois spécifiques permettant l’intégration de ses membres à la vie politique, allant au-delà d’une simple amnistie. 

«Nous voulons des lois qui garantissent la liberté», a insisté Sabri Ok, un cadre du mouvement rebelle kurde, exigeant que la commission parlementaire se rende «immédiatement » à la prison d’Imrali pour écouter le leader du PKK, Abdullah Öcalan.