La Biélorussie sous le feu des critiques à l’ONU pour sa « répression systémique »

La Biélorussie a été l’objet de vives dénonciations lundi au Conseil des droits de l’homme des Nations unies, où de nombreux États ont exprimé leur inquiétude face à la répression politique et aux atteintes systématiques aux libertés fondamentales imputées au régime du président Alexandre Loukachenko. 

Réunis à Genève en Suisse pour l’Examen périodique universel (EPU), un mécanisme auquel tous les États membres sont soumis tous les quatre à cinq ans, plusieurs diplomates ont évoqué des abus pouvant s’apparenter à des «crimes contre l’humanité».

L’ambassadeur de Norvège, Tormod Endresen a appelé Minsk à «mettre fin à la répression systémique, aux poursuites à caractère politique, aux détentions arbitraires, aux tortures et à la persécution des opposants et de leurs familles». 

Des préoccupations largement partagées, notamment par la représentation britannique, qui a dénoncé une «répression généralisée de la société civile, des médias indépendants et de l’opposition» depuis 2020.

Les ONG de défense des droits humains estiment à environ 1.000 le nombre de prisonniers politiques dans le pays, dont une grande partie arrêtée lors de la vague de contestation qui a suivi la réélection controversée d’Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 1994 et proche allié du président russe Vladimir Poutine.

Face à ces accusations, le vice-ministre biélorusse des Affaires étrangères, Igor Sekreta, a rejeté les critiques des pays de l’OTAN les qualifiant d’«ingérences étrangères». Selon lui, les personnes présentées comme détenus politiques seraient en réalité des « contrevenants » poursuivis légalement. L’ambassadrice biélorusse à Genève, Larissa Belskaïa, a pour sa part accusé les pays occidentaux de « manipuler » ce dossier afin de justifier leurs sanctions contre son pays.

Plusieurs délégations ont également exhorté Minsk à cesser son soutien à Moscou dans sa guerre contre l’Ukraine. Appuyant la position biélorusse, le représentant russe, Evgueni Oustinov a jugé l’approche de l’Occident «politisée».