Le landerneau politique se perd en conjectures. Quatre semaines après les élections du 25 novembre, toujours pas de gouvernement. L’annonce, chaque fois reportée, du cabinet Benkirane déboussole politiciens et journalistes.
Ce désenchantement est en partie lié au rythme de départ adopté par Benkirane, qui avait multiplié les sorties médiatiques avant de réduire brusquement la voilure face à de laborieuses tractations avec ses alliés. Devant ce flou artistique, les hypothèses vont dans tous le sens. Les plus optimistes croient savoir que le roi aurait donné son accord au chef du gouvernement sur l’organigramme du cabinet. Le Souverain aurait également donné son feu vert à la formation du gouvernement. Selon cette version, l’annonce du cabinet serait dans sa dernière ligne droite. Presque à l’opposé de cette explication, une autre prétend que Abdelilah Benkirane attendrait toujours la réponse du roi. La plus insistante est celle qui parle de « blocages » à l’intérieur même de la majorité. Les trois alliés du PJD ne seraient pas satisfaits de la répartition des portefeuilles ministériels proposée par le parti islamiste, arrivé en tête des législatives du 25 novembre. Si de telles querelles sont apparues sitôt au sein de la coalition, qu’en sera-t-il de l’avenir ? Surtout que Benkirane avait rapidement cédé aux exigences de ses alliés, en portant à 30 le nombre de portefeuilles ministériels, alors qu’il s’était fixé initialement le seuil de 15 seulement. Presque comme en Espagne voisine.
Dans les rangs du PJD, on se défend pourtant de tout retard dans l’annonce du gouvernement. La formation de plusieurs gouvernements précédents a pris un mois, voire davantage, argumentent les dirigeants du parti islamiste. Une chose est sûre, l’annonce de l’équipe gouvernementale pourrait prendre encore quelques temps. Et en l’absence de signaux avérés, la patience reste de rigueur.
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