L’Egypte a brandi la menace de geler son accord de paix avec l’Etat d’Israël au cas où des troupes israéliennes sont dépêchées dans la localité frontalière de Rafah, densément habitée, où les affrontements pourraient entraîner la fermeture de la principale voie d’approvisionnement en aide des populations palestiniennes de la bande de Gaza, indiquent les autorités égyptiennes.
La menace du Caire de suspendre le traité de paix avec Israël, socle de la stabilité régionale depuis environ 50 ans, est apparue après que le chef du gouvernement israélien, Benyamin Netanyahu a estimé que l’envoi de troupes à Rafah était une nécessité pour gagner la guerre de quatre mois contre l’organisation palestinienne du Hamas.
Plus de la moitié des 2,3 millions d’habitants de la bande de Gaza se sont déplacés vers Rafah afin d’échapper aux bombardements massifs dans les autres régions du territoire palestinien. Ils y sont entassés dans des camps de tentes tentaculaires et des abris administrés par les Nations Unies non loin de l’espace frontalier.
Le gouvernement égyptien redoute un afflux massif de centaines de milliers de réfugiés palestiniens qui pourraient ne plus être autorisés à retourner dans la bande de Gaza.
Cette brouille entre Israël et l’Egypte a éclaté alors que des groupes d’aide alertaient qu’une attaque à Rafah aggraverait la situation humanitaire déjà catastrophique dans la bande de Gaza, dont près de 80 % des habitants ont fui leurs domiciles et où, d’après les Nations Unies, un quart de la population risque d’être affamé.